"Pierre Messmer, le dernier gaulliste" #VendrediLecture
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Frédéric Turpin dresse le portrait singulier d'un homme au parcours exceptionnel. Combattant, homme politique et de lettres, Pierre Messmer s’évertue à conserver en toute circonstance une hauteur de vue. Au moment où les commémorations « 2020, année de Gaulle », débutent, l'auteur explique, entre autres, les raisons qui ont motivé le choix de cet homme en 1940.
« Pour me trouver moi-même, je pars et je combats » : la devise qu’il fait graver sur son épée d’académicien, en 1999, dit assez qui était Pierre Messmer (1916-2007). Jeune homme de bonne famille promis à un bel avenir dans l’administration de la France d’outre-mer, rien ne le prédisposait à sa première vie, celle d’aventurier, entreprise dès juin 1940 alors qu’il choisit de rejoindre Londres et la France libre pour continuer le combat. De ses expéditions avec la Légion étrangère, de Dakar en 1940 jusqu’à la libération de Paris et la campagne d’Allemagne en 1945, il est ensuite parachuté au Tonkin, où il sera démobilisé. Débute alors sa deuxième vie, celle, programmée, d’administrateur : Mauritanie, Côte d’Ivoire, Cameroun, A.-É.F., A.-O.F. Là encore, Messmer brille par son investissement et son grand professionnalisme. Tant et si bien que le général de Gaulle, qui l’avait fait Compagnon de la Libération en juin 1941, décide d’en faire son ministre des Armées – il sera la cheville ouvrière du grand dessein gaullien de la création de la force de frappe nucléaire. Messmer sera encore ministre dans le gouvernement Chaban-Delmas, puis Premier ministre de Georges Pompidou (1972-1974). Sa vie politique achevée, celle d’homme de lettres commence : une troisième vie aussi exceptionnelle que les deux premières, qui le conduit jusqu’à l’Institut de France, dont il devient le chancelier.
Fort de sources et de témoignages inédits, Frédéric Turpin brosse avec talent le portrait sans complaisance de cet homme de convictions, dont les vies valent bien des romans d’aventures.
Professeur d’histoire contemporaine à l’université Savoie-Mont-Blanc, Frédéric Turpin est spécialiste d’histoire politique (du gaullisme tout particulièrement), de la décolonisation et des mondes ultramarins. Il est notamment l’auteur de De Gaulle, Pompidou et l’Afrique (1958-1974). Décoloniser et coopérer (2010), Jacques Foccart. Dans l’ombre du pouvoir (2015) et La France et la Francophonie politique. Histoire d’un ralliement difficile (2018, prix Jean Sainteny 2019 de l’Académie des sciences morales et politiques).
Pour lire un extrait de la biographie, cliquer ici.
Dans un entretien réalisé par Frédéric Fogacci, directeur des études et de la recherche de la Fondation Charles de Gaulle, Frédéric Lupin apporte quelques éclairages sur son ouvrage.
Le Figaro dresse le portrait de Pierre Messmer, « un patriote exigeant et lucide » (version abonnés).
Consultez les ressources du ministère des Armées en lien avec « 2020, année de Gaulle ».
Ces publications, riches et variées, participent d’une politique culturelle à multiples objectifs : valoriser les fonds d’archives, les collections des musées et des bibliothèques, le patrimoine mobilier et immobilier du ministère ; mais aussi soutenir la recherche en histoire ; accompagner des projets culturels en lien avec l’actualité commémorative ; s’adresser à la jeunesse et mettre à sa disposition des moyens pour comprendre le monde, et enfin s’intéresser à l’histoire européenne et mondiale des conflits. Pour cela, la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives développe, en partenariat avec de prestigieuses maisons d’édition privées, une politique de publications. |
Pierre Messmer, le dernier gaulliste
Frédéric Turpin
Ministère des Armées et Éditions Perrin
Mars 2020, 448 pages - Format 15,4 x 24cm
Publié le 1er mai 2020