Victimes des massacres d'Oran le 5 juillet 1962
Le 19 mars 1962 à midi, le cessez le feu est proclamé en Algérie après plus de sept années de conflit. La veille, la signature des accords d’Evian mettait un terme à cent trente-deux années de colonisation. Le 3 juillet, après deux référendums, l’Algérie devient indépendante dans un contexte de violence extrême et de départ des pieds-noirs désemparés : nombreux sont les Français d'Algérie pour qui l’évènement est ressenti comme la fin d’un monde.
Oran, ville la plus européenne d’Algérie, a été relativement épargnée par la guerre, mais elle connaît pendant l’année 1962 de multiples attaques. Utilisant les moyens de la guérilla urbaine (attentats à la voiture piégée, bombes, exécutions sommaires, enlèvements, tirs de roquettes) l’OAS frappe quotidiennement. En février, une vague d’attentats à la voiture piégée a lieu, dont le plus meurtrier fait 23 morts et 32 blessés. Les groupes armés et milices algériennes se multiplient, certaines incontrôlables et ultra-violentes comme celle d’un dénommé Mouedden Attou qui prend peu à peu le contrôle sur les autres. A partir d’avril 1962, ces groupes armés pratiquent des enlèvements de civils, européens pour la plupart, souvent suivis d’exécutions. Pour limiter ces affrontements, les autorités françaises réagissent et entourent les quartiers musulmans d’El-Hamri (Lamur) et Mdina Jdida (dite à l’époque « Ville nouvelle ») d’un barrage de barbelés et imposent le couvre-feu.
Le paroxysme est cependant atteint le 5 juillet 1962, alors qu'une foule venant des faubourgs musulmans d'Oran fête l'indépendance dans les quartiers européens du centre-ville. Des coups de feu, dont les auteurs n’ont jamais été identifiés, éclatent en plusieurs lieux vers 11 heures 30. La panique s’empare de la foule et des cris « c’est l’OAS ! » se font entendre. Une explosion de violence s’ensuit : on s’en prend aux Européens qui sont pris en chasse. Un grand nombre sont lynchés, capturés, mutilés et exécutés sommairement. Les massacres, qui ont fait l’objet de récits atroces, se déroulent pendant une grande partie de l'après-midi. Face à cette situation, les forces françaises, soucieuses de respecter la responsabilité du nouvel État algérien en charge du maintien de l’ordre et de ne pas compromettre les conditions de l’accord de paix, n’interviennent que tardivement. A quinze heures, les nouvelles autorités algériennes instaurent un couvre-feu dans le centre-ville, mais cela n'empêche pas l'installation de barrages dans les quartiers périphériques où des personnes sont arrêtées et enlevées pour être conduites à Mdina Jdidia ou au Petit Lac, zones contrôlées par le groupe armé commandé par Mouedden Attou. Les victimes sont tuées et jetées dans le lac.
Ces massacres déchaînent un mouvement de panique chez les Français d’Oran, amplifiant leur départ, dans une situation d’angoisse, de détresse et de dénuement absolus. Nombreux sont ceux qui trouvent refuge dans la base de Mers el-Kébir où ils doivent attendre un navire qui les amènera en France.
Le bilan de cette journée, particulièrement lourd, n'a jamais pu être établi avec certitude et la liste des morts et disparus n’est donc que partielle. Leur nombre se compte néanmoins par centaines et l’évènement reste un traumatisme dans la mémoire pied-noir.
Leurs proches ont œuvré depuis soixante ans pour que ne soit pas oubliées les victimes civiles de la tragédie du 5 juillet 1962.
Liste alphabétique des victimes disparues lors des massacres à Oran, le 5 juillet 1962 :
ACERES Théodore Emmanuel
AGUILAR Marcel
AKOKA René Maklouf
ALARCON Maurice Fabien
ALBALADEJO Antoine
ALBERGE Etienne Joseph
ALEMAN Charles
ALVAREZ Robert Thomas
AMAR Léon-Gabriel
AMAR Pierre-Louis
ARANDA Alfred
ARBASSETTE Marcel José
ATTALI Emile Hay
BAGOUT Julien
BEDOCK Adolphe Maklouf
BEDOCK Moïse ou Maurice
BELTRAN Francisco
BELTRAN Marie Rose née DE CRUZ
BEN GRIGUER Solange Camille ex BELASCO
BENHAIM Joseph alias Zouzou
BENHAMOU Renée
BENKEMOUN Elie
BENOIT Eugène
BENSAID Elie
BENSAID Paul Prosper
BENYAMIN Salomon
BENZAL Louis Alain
BERENGUER René
BERNABEU-MURCIA Florence Adèle
BERNAD Francis Joseph
BERTOMEU Henri Serge
BETTAN Suzanne née BENGUIGUI
BIEBER Adolphe alias Frère André-Marie
BLANCHARD Pierre
BLASCO Victor
BOJARSKI Jean Ladislas
BOTELLA François
BOTELLA Thomas
BREUILH Chantal née MARTIN DU PUYTISSON
BREUILH Robert
BRUNLET Raymond Henri
CABALLERO Alphonse
CABRERA Antoine
CABRERA Emmanuel
CAMPOS Raymond
CANALES François
CARATINI Charles Georges
CARRERAS Vincent Antoine
CEJUDO Jean Joseph
CERDAN Jean Vincent Marcel
CHARLES Louis
CHERUBINO Gérard Vincent
CHIAPPONE André Calixte
CHLOUCH Mouchy
COURETTE Roger
CRUCHET Emmanuel (Manuel)
CUESAS André Raymond
DAVO Honoré
DI BATISTA Vincent
DI MICHIEL Elio
DI POL Angelo
DIAZ Daniel
DIAZ Jeanne née LOPEZ
DIEHR Ernest Aimé
DOMENEGHETTI Louis Jacques
DUPRAT Rémy Baptistin
DURANTE Georges
ESCUDERO Emile
ESPI François
ETIENNE Fernand Raphaël Auguste
FABRE Gaston
FABREGAT Manuel
FAGET Lucien
FAGET Marcel
FAROULT Roger Joseph
FAROUZ Georges
FERIO Jean
FLANDRIN Armand Louis Eugène
FLOURE Daniel Adolphe Charles
FUENTES René Vincent
FUSTER Antoine
GALATOLA André
GALERA Françoise née SOLER
GALERA Lucien
GARCIA Antoine
GARCIA Antoine
GARCIA Armand
GARCIA Joseph alias Pepico
GARCIA Marcel
GARCIA Raymond Lucien
GARGUILO Charles
GAUCIRON René
GENRE Maurice Henri Lucien
GEOFFROY Claude
GEOFFROY Marius
GEREZ Antoine
GIABICANI Charles Albert
GIMENEZ Ignacio
GINESTE Daniel Claude
GIRARDET Jacques Louis
GOMAR Alphonse
GOMEZ Julien
GONZALVEZ Jean Raphaël alias Marcelino
GUILABERT Roger Michel
GUILLAUMONT (GUILLAMONT) Jules Clément
GUIRADO René
GUMIEL Antoine José
GUTIERREZ René-Jean
HERBAUT Gaston
HERNANDEZ Manuel
HIDALGO Paul André
HUSTE Christian
INVERSINI Roger René
JACQUEMAIN Cyr René Emile Guy
JORDAN Yvon
JOURDE Roger
JUAN Joachim
JUNIOT Paul Charles
KASSIS Pinhas alias Roger
LALANCE Marcel
LASRY Henri
LASRY Maklouf Edmond
LAURES-OULES Gustave
LAURO Georges
LEBRE Aimé Emile
LEGENDRE Norbert
LENORMAND Jean Augustin
LEROY Charles Robert
LEVY Claude Prosper
LOPEZ André Faustin
LOPEZ Eusèbe
LOPEZ Joaquim
LOPEZ Joseph
LOPEZ Marcel
LORENTE Joseph
LURENBAUM Fernand
MACRON Henri
MAHUL Guy
MANCHON Jean-Joseph Philippe
MARCIANO Ischona (Yeschoua) alias Mariano
MARGRAIN Jean Albert
MARTIN Fernand Raymond
MARTINET Alfred
MARTINEZ Antoine
MARTINEZ Antonio
MARTINEZ Emmanuel
MARTINEZ Ernest
MARTINEZ José (Joseph)
MARTINEZ Michel
MARTINEZ René Michel
MASCARO Pierre
MAUBOURGUET Bernard Henri
MAURON Henri
MEDJARI Fatima née FODIL
MENAGER René Charles
MESMACQUE Christian
MIRALLES Alberto
MOJICA Jules Louis
MOLINES Jean Roger
MORALES GARCIA José
MOREAU Martial alias Paul
MULLER Heinrich
MURCIANO-COHEN Abraham
NAVARRO Antoine
NAVARRO Germain
NAVARRO Jean-Paul
NICOLAS Albert Jules
ORTS Antoine André
PALUMBO Nicolas Mario
PARDO Raymond
PARRA Antoine
PEDRE Michel
PENALBA Michel Joseph
PERBOST Georges Marcel
PEREZ François
PINTO Joseph
PIZANO Julien
PRIETO Grégoire Jean
PRIETO Vincent
PRUD'HOMME Henri Jean Louis
PUERTAS Nicolas
QUINTANA Joseph
REGO (DE) Roger Michel
REYNAUD Alexandre
RICARD Alain
RICARD Christiane
RICARD Edith
RICARD Jeanne née BAGOUT
RICARD Marie-Claude
ROBLES Edouard
ROCA Joseph
RODRIGUEZ Raymond
RODRIGUEZ Yvan
ROS André
RUIZ Jean
RUIZ Pierre François
RUIZ René
SAEZ Antoine
SAEZ Félix
SAGNIER Pierre Jean Félix
SALINAS Emmanuel
SALMERON Jean-Philippe
SANCHEZ José
SANCHEZ Pierre André
SANCHEZ Robert Paul
SAPLANA José Luis
SCOTTO DI VETTINO Joseph Jean Philippe
SEGURA Edouard
SERRUYA Prosper
SOLA Manuel Francisco
SOLER Carmelo
SOLER Jean-Joseph
SOUMA Francis Louis
TAILHAN Marcel
TANNEUR René
TARI-BALBASTRE Antoine
TEROL Joseph Antoine
TEUMA Paul Hubert Marie
TISON Juan Antonio
TORRECILLA Francisco
TORRES André
TORRO Joseph
TOUATI Marcel Henri Mardochée
TRUJILLO Evariste
ULPAT Marcel
UTRAGO Alfred
VALERO François
VALLET Alfred
VERDU André
YNIESTA Roland
Dernière mise à jour le 04.07.2022