Déportés-résistants
Le Service historique de la Défense (SHD) conserve à la Division des archives des victimes des conflits conteporains (DAVCC), située à Caen (Calvados), un fond très important de dossiers individuels concernant les victimes de la répression nazie, notamment ceux concernant les déportés de la résistance.
Créé en 1948, le titre de déporté de la résistance (ou déporté résistant) a été établi par le ministère des Anciens combattants et victimes de guerre pour honorer ceux qui, durant la Seconde Guerre mondiale, ont accompli des actes de résistance qui ont directement entraîné leur arrestation par l’occupant nazi, puis leur déportation dans des camps de concentration. Il ne suffit donc pas d’avoir appartenu à la résistance et d’avoir été déporté pour obtenir ce titre ; le lien de causalité entre l’arrestation, la déportation et l’activité de résistance doit être patent. Les dossiers individuels de ceux qui ont obtenu ce statut témoignent de la démarche administrative entreprise par les demandeurs qui doivent fournir les preuves de leur appartenance à un réseau de résistance, détailler les circonstances de leur arrestation, de mentionner leur passage devant un tribunal militaire allemand (si cela a été le cas), de leur parcours en captivité dans des prisons en France ou en Allemagne nazie, puis de leur parcours en déportation qui peut inclure plusieurs camps de concentration et kommandos de travaux forcés. L’administration des Anciens combattants et victimes de guerre, pour permettre aux commissions départementales puis nationales de statuer, complète les dossiers par l’analyse des archives récupérées après-guerre (notamment celles des prisons en France ou en Allemagne ainsi que celles des camps de concentration) et parfois diligente des enquêtes administratives menées par la gendarmerie.
Ces dossiers concernent des survivants de la déportation pour l’essentiel. La plupart des archives concernant les déportés de la résistance décédés dans les camps sont conservés dans la sous-série dite des « morts en déportation ». La majorité des dossiers est librement communicable. Il arrive cependant que certains d’entre eux, dont l’instruction difficile ou des recours administratifs successifs ont démesurément allongé le temps de traitement, puissent nécessiter une demande de dérogation due aux délais de communicabilité d’une partie des documents.