Déportés et internés politiques ou résistants
Créés au départ, en 1948, pour les victimes du nazisme durant la Seconde Guerre mondiale, les statuts de déportés/internés résistants ou politiques, sont rapidement étendus aux victimes des territoires occupés par l’Allemagne en 1914-1918. En effet, la présence de forces d’occupation allemande dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, l'Aisne, de la Marne, Meuse, de la Meurthe-et-Moselle, des Vosges et des Ardennes, conquis partiellement ou en totalité, eut des conséquences tragiques pour la population civile. Outre les réquisitions qui entraînent rapidement une privation de nourriture suffisante pour la population, au profit des troupes stationnées en grand nombre, les civils subissent une répression féroce pour tout acte que l’occupant estime nuisible à son autorité. Les condamnations à l’emprisonnement et aux travaux forcés ne sont pas rares et touchent plusieurs dizaines de milliers de civils, hommes, femmes et enfants à partir de 9 ans. Si certains demeurent en France occupée, d’autres sont envoyés dans des camps de travail en Allemagne où les conditions de vies sont précaires.
Cette reconnaissance, certes tardive, suit les mêmes règles que celles appliquées aux victimes de la répression nazie.
Les statuts d’internés ou de déportés résistants sont accordés à ceux qui ont été arrêtés par les Allemands pour des actes de résistance. L’internement devant durer au moins trois mois.
Les statuts d’internés ou de déportés politiques concernent l’ensemble de ceux qui furent arrêtés, emprisonnés ou déportés par l’occupant, pour tout autre raison qu’un délit de droit commun.
Si le SHD/DAVCC ne conserve plus aujourd’hui qu’une centaine de dossiers individuels concernant ces victimes méconnues de la Première Guerre mondiale, elle dispose cependant du fichier où sont classées alphabétiquement les doubles des 30000 cartes de celles et ceux qui ont obtenu l’un de ces statuts. Nombre d’entre-elles comportent une photographie du demandeur (80% environ), sauf dans le cas où la victime est décédée avant la mise en œuvre de la loi et que la demande de statut a été faite par un proche.
Si les conditions d’attribution de ces statuts sont les mêmes pour les victimes de la Première Guerre mondiale que pour celles de la Seconde, certains droits accordés diffèrent cependant. En effet, pour les déportés et internés résistants, les pensions versées à ceux de 1914-1918 le sont à titre civil, alors que pour ceux de la Seconde Guerre mondiale, dans le cas où les bénéficiaires ont vu leurs services dans la résistance homologués à titre militaire, les pensions sont indexées sur celles du grade militaire correspondant à celui attribué au sein de leur réseau.