Fonds iconographiques privés relatifs à l'Algérie
La majeure partie des fonds iconographiques privés relatifs à l’Algérie conservés au Service historique de la Défense à Vincennes ont fait l’objet d’une vaste campagne de numérisation en 2023. 36 fonds privés iconographiques ont été sélectionnés, qui représentent un total de 4 398 vues.
Les fonds privés iconographiques sur l’Algérie conservés à Vincennes sont très hétérogènes et balayent toute la période coloniale, depuis des lithographies de 1852 figurant les côtes de l’Algérie jusqu’aux diapositives relatives au camp de Zéralda, devenu après les accords d’Evian, en 1962, un camp de transit des Harkis et de leurs familles avant leur évacuation vers la France.
Les fonds les plus anciens font la part belle aux photographies de voyages à travers un pays dont la conquête a commencé en 1830. Ainsi, les albums richement légendés du photographe Félix-Jacques Moulins (1802-1879), dont le Service historique de la Défense conserve la collection la plus complète, présentent à la fois les merveilles naturelles de l’Algérie et ses habitants, sans oublier l’architecture remarquable des villes du Maghreb. On retrouve la même démarche d’explorations « photographiques » dans des fonds iconographiques moins anciens, tel que le fonds du général Ludovic de Garnier des Garets (1838-1927) qui se concentre sur le Sud algérien, ou celui du journaliste et grand voyageur Victor Forbin (1864-1947). Au XIXe siècle, la photographie côtoyait les techniques iconographiques plus classiques de l’époque, et l’on trouve également dans la collection de ce journaliste des lithographies et des croquis, qui relatent notamment le voyage de Napoléon III en Algérie en 1865. Les œuvres de la collection du ministre de la Guerre, aquarelles et dessins, réalisées par les artistes du Dépôt de la guerre lors de la conquête, seront quant à elles visibles prochainement dans la partie « Musées et collections ».
La Seconde Guerre mondiale est également représentée, bien que dans une moindre mesure, avec notamment des photographies de l’attaque du port militaire français de Mers el-Kébir en 1940.
Les fonds iconographiques de l’immédiat après-guerre documentent la vie quotidienne en temps de paix de certaines unités militaires, principalement de la Marine, alors stationnées en Algérie, comme dans le fonds de la base aéronavale de Lartigue ou encore celui de l’amiral Pierre-Jean Ronarc’h (1892-1960) lorsqu’il était commandant de la Marine française en Algérie.
Enfin, la période de la guerre d’Algérie représente la moitié des fonds numérisés. Ces fonds privés sont, encore une fois, très variés et apportent un éclairage différent et complémentaire avec celui des archives publiques. Ils concernent aussi bien des officiers que des sous-officiers ou des soldats, des engagés que des appelés. La plupart de ces témoignages montrent le quotidien de ces soldats pendant cette guerre qui n’en portait pas le nom : les entraînements, les opérations, les relations avec les populations locales, les permissions, le retour au pays à la fin de la guerre.
Dernière mise à jour le 22.07.2024