Arsenal de Rochefort (1870-1917)
Ce fonds photographique constitue un témoignage de premier plan pour l’histoire de la Marine. Il documente les évolutions que connaît la flotte française en une époque charnière, marquée par l’évolution des techniques et l’introduction de bâtiments de guerre d’un type nouveau, les submersibles.
Créé en 1666 par la volonté du roi Louis XIV et de son ministère Colbert, l’arsenal de Rochefort est implanté au milieu des marais, sur le cours sinueux et envasé de la Charente. Sa conception est confiée à l’architecte François Blondel et à un ingénieur militaire, le chevalier de Clerville. La corderie royale, érigée pour les besoins de la fabrication des cordages des vaisseaux de guerre, est parmi ses bâtiments les plus emblématiques. Une première forme de radoub, bassin destiné à recevoir les navires en chantier, est creusée. Cet arsenal modèle connaît des aménagements à mesure des siècles, et de l’évolution des techniques de construction navale, avec l’abandon progressif de la marine à voile. La situation de Rochefort, qui la rend difficile d’accès aux ennemis, ne tarde pas à présenter des inconvénients. Au tournant des XIXe et XXe siècles, en effet, le lit du fleuve ne permet pas le passage des cuirassés. L’arsenal tente de se spécialiser dans la fabrication et l’entretien de navires plus légers, avisos, croiseurs ou torpilleurs, et s’essaie à des innovations technologiques, avec l’expérience du Plongeur, prototype de sous-marin, et les débuts de l’aéronautique navale. Son déclin se poursuit néanmoins, entraînant sa fermeture en 1927, et avec elle le retrait progressif des autres unités et services de la Marine.
La division Sud-Ouest du Service historique de la Défense conserve les archives du port de Rochefort, ainsi que celles des unités et services de la Marine dans son arrondissement maritime, qui s’étendait du département de la Vendée à la frontière espagnole. Un ensemble de 1270 plaques de verre datées de 1870 à 1917 environ, sous les cotes MR 5 G 1 à 1270, est présenté ici. Versées aux archives en 1926, après l’arrêt de l’activité de la direction de la construction navale, elles représentent principalement des navires en cours d’assemblage ou réalisant des essais de navigation et, à la marge, les établissements de l’arsenal de Rochefort. Elles sont complémentaires des autres typologies de documents, notamment iconographiques, cotés dans la série G du cadre de classement des divisions portuaires : devis, plans, registres des constructions, rapports d’essais, albums photographiques.
Les plaques de verre, pour la plupart de polarité positive, sont de dimensions 27 x 21 cm et, dans une moindre mesure, 18 x 13 et 30 x 24. Elles ont fait l’objet d’un reconditionnement. La présente campagne de numérisation a été réalisée avec le soutien de la direction des patrimoines, de la mémoire et des archives dans la suite de la publication de l’inventaire détaillé sur le site internet du Service historique de la Défense. Elle a permis de sauvegarder les images et d’en assurer la diffusion au travers du portail Mémoire des hommes.