Portrait d'indexeur : Marie-Thérèse Masson
"Ce qui m'a plu dans la proposition du site Mémoire des Hommes, c'est que l'annotation est encadrée"
La campagne d'indexation collaborative pour l'enrichissement de la base des Morts pour la France de la Première Guerre mondiale atteindra bientôt son objectif. A ce jour, il ne reste en effet plus que 18 838 fiches à indexer avec un rythme moyen de 50 384 fiches par mois en 2017, et de 2456 fiches en moyenne par jour en 2018 !
Derrière cette immense réussite se cachent des femmes et des hommes passionnés et assidus qui, sur leur temps personnel, participent à l'enrichissement du patrimoine archivistique national. Jusqu'à l'indexation de l'ultime fiche, Mémoire des hommes vous présentera le portrait de quelques-uns de ces nombreux indexeurs. Aujourd'hui, rencontrez Marie-Thérèse Masson, à qui Mémoire des hommes a posé quelques questions :
Nom : Masson
Prénom : Marie-Thérèse
Département : 92-Hauts-de-Seine
Nombre d'indexation au 10/04/2018 : 10 591
Rang d’annotateur : 34 sur 2 490
Vous avez effectué à ce jour un nombre conséquent d'indexations. Quelles sont les raisons qui vous ont amené à participer à cette campagne ?
Un de mes grands-oncles est mort en septembre 1914. Pour faire un peu connaissance avec lui, j’ai cherché sa fiche matricule et sa fiche de soldat mort pour la France. J’ai vu la possibilité qui était offerte d’indexer cette fiche. Cela ne m’a pas pris longtemps, alors j’ai indexé tous les soldats qui portaient le même nom que lui. Puis j’ai annoté les soldats morts de mon village : il y en avait 18. J’ai aussi annoté tous les soldats qui portaient leurs noms. Et puis j’ai regardé les noms présents dans ma famille. Quand je suis arrivée à Martin, il y en avait beaucoup plus de 500 : il a fallu que je choisisse le prénom. Un jour, j’ai vu que quelqu’un d’autre avait eu la même idée et toutes les fiches étaient déjà indexées. Maintenant j’ai repris l’ordre alphabétique : je m’occupe des soldats Ali. Tant de jeunes venus de l’Afrique ! Souvent engagés volontaires…
Beaucoup d'indexeurs ont leurs propres habitudes d'indexation. Avez-vous des motivations particulières qui expliqueraient les vôtres ?
Si possible, je me garde une heure (60 minutes) pour me connecter au site. J’indexe ce que je peux dans ce temps imparti. Ce qui m’a plu dans la proposition du site Mémoire des Hommes, c’est que l’annotation est encadrée : pour faciliter les recherches ultérieures, on doit choisir dans une liste pré-établie et annoter seulement l’un ou l’autre des termes proposés. Pas de fantaisie d’écriture ou de formulation. C’est important pour les noms des communes, par exemple. Parfois il faut chercher sur internet : regroupement de communes, lettre manquante ou peu lisible. Et cela ralentit le rythme de l’annotation… Mais j’en profite pour apprendre des tas de choses.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ? Votre parcours personnel a-t-il un lien avec la généalogie, les archives ou encore l'histoire ?
Je m’intéresse à la généalogie depuis plusieurs années, suivant les exemples de mon père et de ma tante. J’aime bien chercher dans les vieux documents et y découvrir ou imaginer des « petites » histoires.
Auriez-vous une anecdote concernant l’indexation collaborative, la généalogie, la recherche, l’histoire… à partager ?
Au cours de ses recherches, ma tante a trouvé qu’un cousin de ses grands-parents avait un vignoble dans le Sauternes… mais ils l’ont vendu avant que nous n’ayons eu l’occasion d’aller les voir et de goûter leur production qui était pourtant renommée.
Au cours de mes recherches sur la guerre de 1914-18, j’ai consulté plusieurs sites spécialisés et des blogs de passionnés par un thème particulier : les ambulances, les champs de bataille, les navires de guerre… C’est étonnant de voir ce que peuvent réaliser des gens passionnés, et la facilité avec laquelle ils partagent leurs découvertes (photos, plans, journaux…).
Je voudrais aussi remercier le webmaster qui a su répondre à mes questions naïves pour mes premiers pas dans l’annotation.