Présentation du contenu
La sous-série GR B6 du SHD, constituée de 199 cartons, regroupe plusieurs dizaines de milliers de documents. Il s’agit d’archives extrêmement variées produites au cours de l’expédition d’Égypte : correspondances diverses ; ordres, arrêtés, instructions et proclamations ; états, notes, mémoires, rapports, comptes rendus et observations ; imprimés variés ; actes officiels, documents administratifs, etc. L’ordre général de classement est chronologique.
Les cartons 1 à 3 concernent Malte et la traversée de la Méditerranée. Les cartons 4 à 82 couvrent la période qui va du débarquement à Alexandrie le 1er juillet 1798 jusqu’à l’achèvement de l’évacuation fin 1801. Le carton 77 porte sur les années 1802 à 1811. Quant aux cartons 84 à 198, ils contiennent exclusivement des registres : ordres et correspondances soit de généraux, soit d’agents de l’administration comptable et financière. Le carton 199 contient un registre listant les morts au cours de l’expédition.
La base de données regroupe un bon millier de documents tirés des cartons 4 à 82, rédigés généralement pour partie en arabe, parfois en turc. Elle exclut donc tous les autres documents exclusivement en français, mises à part des traductions dont les originaux en langue orientale n’ont pas été joints ou ont disparu. Le carton 81 a fait l’objet d’un traitement particulier. Il contient un ensemble spécifique tout à fait exceptionnel de documents relatifs à la perception des impôts dans les provinces de Beni Souef et Girga pour les années financières 1213 (sept. 1798-sept. 1799) et 1214 (sept. 1799-sept. 1800). Ils proviennent pour l’essentiel des archives du général Belliard et de l’agent des finances Reynier. Pour préserver la cohérence de cet ensemble, la totalité des documents en arabe et en français a été numérisée.
Durant l’expédition d’Égypte, les documents furent datés selon les deux calendriers en usage en Égypte : le calendrier révolutionnaire français et le calendrier hégirien musulman. Par la suite, les archivistes du dépôt de la Guerre reconvertirent ces dates selon le calendrier grégorien. À partir des années 1820, ils procédèrent à un inventaire complet des documents de l’armée d’Orient, puis à leur classement par ordre chronologique, lequel prévaut encore actuellement.
Les cartons couvrent généralement une période d’un mois. Les documents sont regroupés dans des chemises, une par jour. Un certain nombre de documents ont été classés dans des chemises « sans date ». Lors des opérations de conversion des dates, puis du classement des documents, ou encore lors de consultations ultérieures, des erreurs ont été commises. Afin de permettre aujourd’hui de retrouver facilement les documents dans les cartons, il a été convenu de retenir comme « date formelle » celle de la chemise contenant le document. Toutes les autres dates sont regroupées dans la colonne « autres dates ».
La plupart des documents sont accompagnés d’une traduction. Si certaines ont été effectuées en Égypte, la plupart ont été réalisées ultérieurement au dépôt de la Guerre. Cette tâche a été confiée en 1812 à Ilyûs Buqtur, un Égyptien copte au service de l’armée d’Orient du temps de l’expédition. Au moment de l’évacuation, il était venu se réfugier en France.
Pour l’établissement de cette base de données, l’orthographe des toponymes courants est celle du Petit Robert. Dictionnaire universel des noms propres. Les noms de personnes ainsi que les toponymes moins courants sont orthographiés selon des systèmes simplifiés de translittération, à savoir :
- pour l’arabe, pas de distinction entre consonnes ordinaires et emphatiques, transcrites chacune par une lettre unique, à l’exception de thâ’ (th), djîm (dj), khâ’ (kh), dhâl (dh), shîn (sh) et ghayn (gh) ; les lettres hamza et ayn sont rendues par une apostrophe ; les voyelles brèves par a, u et i ; les voyelles longues par â, û et î; les semi-voyelles waw et yâ par w et y.
- pour le turc ottoman, nous avons adopté l’alphabet turc-latin en usage en Turquie. Les lettres de cet alphabet se prononcent comme en français sauf : e = é ; ı (i sans point) à prononcer entre i et é ; ö = eu ; u = ou ; ü = u ; c = dj ; ç = tch ; ğ à prononcer par la voyelle qui précède ; ş= ch ; y = consonne.
Les instruments de recherche ont été rédigés par Michel Tuchscherer (Aix Marseille Université, CNRS, IREMAM), à l'exception de ceux qui accompagnent les document en turc ottoman, préparé par Faruk Bilici (INALCO, Paris).