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Bellin et le Petit Atlas maritime

Bellin et le Petit Atlas maritime

Jacques-Nicolas Bellin (1703-1772) est l’incarnation par excellence du cartographe de cabinet.

Il est probablement, avant l’émergence de Beautemps-Beaupré à la fin du siècle, la principale figure de l’hydrographie française du XVIIIe siècle, mais n’a pourtant jamais effectué lui-même de relevés sur le terrain.

Il entre en 1721 au Dépôt des cartes et plans de la Marine, un an à peine après la création de cette institution. Il y passera toute sa vie, ayant trouvé dans les riches fonds documentaires (cartes et journaux de bord) rassemblés dans ce lieu un terrain idéal pour son goût de la compilation. Il puise sans relâche dans la masse d’informations mises à disposition, ce qui lui vaut d’ailleurs quelques démêlés avec des marins s’estimant spoliés de leurs travaux, par exemple D’Après de Mannevillette, qui n’hésite pas à déposer à ce propos une plainte à l’Académie des sciences. Tout cela ne nuit pas réellement à Bellin, qui est officiellement nommé ingénieur hydrographe de la Marine en août 1741.

Ayant tendance à quelque peu confondre ses différentes activités, Bellin profite de ses fonctions pour développer un fructueux commerce cartographique complémentaire de son travail au Dépôt. Cette œuvre s’incarne dans deux productions aux formats et aux objectifs bien différents : L’hydrographie française d’une part, et Le Petit Atlas maritime d’autre part. Même si l’ensemble de ces volumes est destiné aux navigateurs, le premier atlas s’inscrit davantage dans la lignée des grands atlas hollandais du siècle précédent, tandis que le second, avec ses nombreux plans, s’apparente davantage à la tradition des routiers de navigation. Cela explique d’ailleurs son très grand succès auprès des marins.

Le Petit Atlas Maritime se compose de cinq volumes : le premier concerne l’Amérique septentrionale et les Caraïbes, le deuxième l’Amérique du Sud, le troisième l’Afrique et l’Asie, le quatrième l’Europe et enfin le cinquième est réservé à la France. Les deux volumes ici présentés proviennent de la bibliothèque du maréchal de Castries, secrétaire d’État de la Marine de 1780 à 1787, dont les ouvrages sont très bien représentés dans le fonds ancien de la bibliothèque historique centrale de la Marine. Les armes du maréchal apparaissent sur la somptueuse reliure des deux atlas, en maroquin rouge avec un décor « à la fanfare ».

Consulter l'atlas : Amérique Septentrionale et Isles Antilles

Consulter l'atlas : Asie et Afrique