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Caserne Rochambeau
Membre du Réseau des sites majeurs de Vauban, Mont-Dauphin est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La caserne Rochambeau est le témoignage de l’organisation militaire de la ville à l’époque classique.
La Place Forte de Mont-dauphin dispose de plusieurs casernes : la caserne Rochambeau, la caserne Campana et la caserne Binot.
Avant le règne de Louis XIV, les soldats logent chez l'habitant, ou en campement sous des tentes. En 1692, la région étant une fois de plus envahie par les troupes de Victor Amédée II, Duc de Savoie, lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg, Vauban est alors chargé de construire une place forte capable de faire barrage à l’ennemi et d’assurer la sécurité des populations. Vauban choisit le plateau désert des Millaures (mille vents), à un carrefour stratégique de vallées commandant l'accès au Dauphiné, pour y construire une place forte qu'il nomme Mont-Dauphin en l'honneur du fils du roi. Ainsi commencent, dès 1693, les travaux de construction d’une ville et de fortifications entièrement nouvelles.
Les travaux des casemates débutent vers 1770 et sont achevés en 1782. Cette même année, l'ingénieur Fremond décide de construire un grand arc boutant portant un escalier donnant accès à la terrasse supérieure du bâtiment, afin de contenir les poussées des voûtes des corps de bâtiment. Cet ouvrage est réalisé en 1783-1784. Entre 1819 et 1823, le capitaine Massillon, chef du Génie, réalise la couverture de la charpente à la Philibert Delorme.
L'édifice est composé de cinq corps de bâtiment, chacun élevé sur trois niveaux de locaux voûtés, auxquels s'ajoutent un sous-sol et un étage de comble. Ce dernier est couvert par une charpente à la Philibert Delorme qui soutient un toit d'ardoises en croupe. Les casemates K sont organisées selon le plan type de casernement à la Vauban, c'est-à- dire formées par la juxtaposition de modules élémentaires simples, constitués chacun par une cage d'escalier centrale desservant, à chaque niveau, une chambre de chaque côté, les modules se superposant exactement d'un niveau sur l'autre. Chaque chambre rectangulaire, voûtée en anse de panier, a 6,50 m de large x 7,50 m de profondeur perpendiculairement à la façade. Les escaliers sont tournant à volées droites et repos intermédiaire. Le rez-de-chaussée de la caserne communique avec une cour située en contrebas du terrain environnant et délimitée par un mur de soutènement. A ce mur est adossé un escalier composé d'une volée double à deux montées courbes convergentes reliant la cour au sommet du mur. Entre les volées se trouve une fontaine. On accède également du terrain avoisinant à la caserne par un escalier droit monté sur un arc rampant qui relie la partie supérieure du mur de la cour au deuxième étage de l'édifice. L'arc de cet escalier sert en même temps d'arc-boutant à la caserne.
Terminée au XIXe siècle, la place forte de Mont-Dauphin ne sera jamais assiégée. En 1713, la frontière italienne s'éloigne, lui retirant toute dimension stratégique. Seul fait d'arme à déplorer en trois siècles, le bombardement d'une aile de l'arsenal durant la Seconde Guerre mondiale.
Place forte5600Mont-Dauphin