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Membre du Réseau des sites majeurs de Vauban, Mont-Dauphin est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La Caserne Binot est le témoignage de l’organisation militaire de la ville à l’époque classique.

 La Place Forte de Mont-dauphin dispose de plusieurs casernes : la caserne Rochambeau, la caserne Campana et la caserne Binot.

Avant le règne de Louis XIV, les soldats logent chez l'habitant, ou en campement sous des tentes. En 1692, la région étant une fois de plus envahie par les troupes de Victor Amédée II, Duc de Savoie, lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg, Vauban est alors chargé de construire une place forte capable de faire barrage à l’ennemi et d’assurer la sécurité des populations. Vauban choisit le plateau désert des Millaures (mille vents), à un carrefour stratégique de vallées commandant l'accès au Dauphiné, pour y construire une place forte qu'il nomme Mont-Dauphin en l'honneur du fils du roi. Ainsi commencent, dès 1693, les travaux de construction d’une ville et de fortifications entièrement nouvelles. La partie basse de la caserne abrite la grande citerne, imaginée par Vauban, pour stocker l'eau en cas de siège.

La caserne Campana, la première de Mont-Dauphin, construite dès 1695, se compose de sept modules de quatre chambrées de 12 hommes sur chacun de ses deux niveaux. Elle pouvait donc abriter 672 soldats. La caserne Binot, achevée en 1707, pouvait en loger 720.

Les travaux de la place forte de Mont Dauphin ralentissent après le traité d'Utrecht (1713) et le rattachement de l’Ubaye à la France, qui placent Mont-Dauphin en seconde ligne. De simples retranchements de terre sont creusés en 1715 en avant du front d’Eygliers. Les plans de la seconde moitié du XIXe siècle, montrent la place forte de Mont Dauphin et la ville maîtrisant parfaitement l'alimentation et la distribution de l'eau, avec de nombreuses fontaines, et un hôpital, signes de la maîtrise hydraulique des ingénieurs.

En 1887, le général Boulanger lui donne le nom de Binot. La caserne est conservée comme centre de vacances par le service de l'action sociale de l'armée. Prévue pour abriter 2.000 soldats, la Place Forte comprend des fortifications bastionnées sur le front Nord-Est, seul côté facilement accessible par un ennemi, des bâtiments militaires, casernes, arsenal, poudrière et un village civil. Terminée au XIXe siècle, la place forte de Mont-Dauphin ne sera jamais assiégée. En 1713, la frontière italienne s'éloigne, lui retirant toute dimension stratégique. Seul fait d'arme à déplorer en trois siècles, le bombardement d'une aile de l'arsenal durant la Seconde Guerre mondiale.

La caserne Binot est réservée aujourd’hui à l’accueil de colonies de vacances de l'Armée.