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La citadelle de Perpignan abrite la plus ancienne demeure royale de France, le palais des rois de Majorque et d’Aragon. Elle a été édifiée en 1276 dans un style roman tardif et achevée après 1300 dans le style gothique.

Perpignan, capitale du Royaume de Majorque entre 1276 et 1344, puis du Roussillon, a souvent joué le rôle de verrou entre la France et l’Espagne. En signant le traité de Bayonne le 9 mai 1462, le roi Joan II d'Aragon obtient l'appui du roi de France Louis XI pour faire face à une révolte des Catalans. Il lui cède en échange les revenus des comtés de Roussillon et de Cerdagne, aussitôt occupés. Les rébellions se succèdent et Perpignan est assiégée à plusieurs reprises par les Français au cours des XV^e, XVI^e et XVII^e siècles. Que la ville soit sous domination française ou espagnole, la détermination des souverains reste la même : consolider la frontière pour faire face aux éventuelles invasions.

Perpignan se construit militairement et passe du statut de ville-frontière à celui de place fortifiée, verrou de la frontière, qui évolue en fonction des conflits qui éclatent à
l’intérieur de ses fortifications. Le palais des rois de Majorque, aussi appelé Castell Major, est placé au cœur du dispositif de défense de la frontière avec la construction d’une imposante citadelle qui l’encercle. Il ne reste peu de vestiges de celle édifiée par Louis XI. En 1540, Charles Quint la dote d'une ligne de fortification bastionnée excentrée. En 1587, Le roi Philippe II d'Espagne l'entoure de remparts en briques rouges au tracé plus régulier de forme hexagonale et dont les six bastions, entourés autrefois de larges glacis, surplombent la ville. Les glacis, qui visent à consolider la citadelle au nord, ont entraîné la destruction de près d’un tiers de la superficie de la ville, soit une vingtaine d’hectares. Une vaste place d'armes entourée de casernes s'étend à l'est, et deux portes permettent l’accès à la citadelle : la première, au nord, donne sur la ville tandis que la seconde, au sud, fait office de porte de secours en cas de siège.

Après l'annexion française (par le traité des Pyrénées en 1659), Vauban renforce le système défensif en ajoutant des ouvrages fortifiés à l'extérieur et à l'intérieur de l'enceinte de Phillippe II : la citadelle est transformée en forteresse hexagonale. Cinq nouvelles demi-lunes complètent l’ouvrage espagnol, la place d’armes de la citadelle est réaménagée et de nouvelles casernes sont construites. Au XIX^e siècle, deux casernes casematées achèvent l’aménagement de la citadelle de Perpignan.

Actuellement, les casernes de la citadelle sont toujours occupées par l’armée. Des services du ministère des Armées et un centre d'instruction spécialisé de l'armée de terre y officient.