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Le fort Saint-Nicolas est un joyau du patrimoine marseillais, liée à l’histoire militaire de la ville.

En 1660, Marseille est assujettie au pouvoir royal après l'attaque d'une armée de 7 000 hommes commandée par le Duc de Mercoeur. Louis XIV décide l'édification du fort St-Nicolas pour protéger la rade de Marseille, mais aussi afin de contrôler une ville qui lui a été longtemps hostile. Les travaux sont menés suivant les plans en "étoile" du maréchal des Camps et Commissaire Général des Fortifications Louis Nicolas de Clerville, et achevés en 1664. Situé à un emplacement stratégique sur la rive sud de l'entrée du Vieux-Port de Marseille, le fort se présente sous la forme d'un dispositif à double enceinte, fossés et bastions. Vauban modifie peu l'œuvre de son prédécesseur : il fait ajouter des batteries rasantes et la fausse braye que l'on voit encore aujourd'hui autour du bas-fort.

Tout au long du XVIII^e siècle, la citadelle abrite une garnison. Pendant la période de la Révolution, elle est partiellement détruite par une foule de révolutionnaires qui s'attaque à la partie de l'enceinte orientée vers la ville. Soucieuse de conserver un ouvrage utile à la défense de la patrie, l'Assemblée Nationale ordonne l'arrêt des démolitions par un décret en date du 28 mai.

La citadelle n'est restaurée qu'en 1834, au moyen de pierres grises qui tranchent avec les teintes rosées utilisées à l'origine. Sur ordre de Napoléon III, des travaux routiers scindent la citadelle en deux forts distincts. Depuis 1887, chacun des deux forts dispose de son propre nom : le Fort Saint-Nicolas supérieur devient le Fort Entrecasteaux, du nom d’un navigateur français, et le Fort Saint-Nicolas inférieur prend le nom de Fort Ganteaume, en hommage à un ancien préfet maritime de Toulon.

Le bas-fort Saint-Nicolas héberge, pendant la guerre, le tribunal de la XV^e région militaire. Jusqu’en novembre 1942, de nombreux résistants y sont interrogés et comparaissent devant les juges militaires, inculpés d'atteinte à la Sûreté de l'État et d’infraction aux lois anticommunistes.

La partie située entre le boulevard Charles Livon et la mer, le fort Ganteaume, abrite actuellement le Cercle Mess de la Base de Défense Marseille-Aubagne.